Collection Société d'histoire de Buckingham

Archives Confédération des syndicats nationaux

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Le terme « allumettières » désigne ces femmes qui ont œuvré à la fabrication d’allumettes pour le compte de la compagnie E. B. Eddy jusqu’à la fermeture de l’entreprise en 1928. En 1869, elles étaient approximativement soixante femmes à y travailler sur un total de soixante-dix employés. Entre 1910 et 1929, leur nombre s’accrut à 200. Ces ouvrières fabriquaient 90 % des allumettes utilisées au Canada.

Le métier d’allumettière s’exerçait dans des conditions difficiles et comportait de nombreux risques. La technique de fabrication s’avérait très dangereuse, car les allumettes s’enflammaient souvent. Chaque ouvrière travaillait avec un seau d’eau près d’elle pour éteindre les débuts d’incendie qui pouvaient se produire jusqu’à vingt fois par jour.

Ces femmes s’exposaient également à la nécrose maxillaire, une terrible maladie causée par le phosphore blanc provoquant la perte des dents et la décomposition des os de la mâchoire. L’ablation de l’os atteint était le seul moyen de stopper la maladie, ce qui avait pour conséquence de défigurer la victime. En 1913, l’utilisation du phosphore blanc dans la fabrication des allumettes fut interdite partout dans le monde.

En 1919 et 1924, les allumettières déclenchèrent les premiers conflits ouvriers québécois mettant en scène un syndicat féminin. Celui-ci s’opposait aux maigres salaires et aux conditions de travail qui obligeaient parfois les ouvrières à travailler vingt heures par jour.

Sources :

 

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